Après avoir connu un succès insolent, porté jusqu’au début de 2016 par un taux parmi les plus rémunérateurs du marché, le plan d’épargne logement (PEL) convainc désormais moins les épargnants français. Selon le baromètre de l’épargne des ménages publié mercredi par la Banque de France, sa collecte ralentit sensiblement. Le PEL – et dans une bien moindre mesure le PEP – a ainsi enregistré des flux de 5,5 milliards d’euros au premier trimestre de cette année, tombés à 4,7 milliards au trimestre suivant, et qui devraient se limiter à 3,7 milliards d’euros entre août et septembre, selon les chiffres provisoires de la banque centrale. A titre de comparaison, le plan épargne logement avait attiré 22,6 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2015, une performance qui n’a aucune chance d’être renouvelée en 2016.
Cette désaffection s’explique par la chute du taux d’intérêt des PEL, qui a été revu à la baisse à trois reprises en moins de deux ans. Sur cette période, les nouveaux PEL (nouvellement souscrits) ont vu leur rémunération fondre de plus de moitié : les plans ouverts avant le 1er février 2015 offraient – et offrent toujours à leurs titulaires – une rémunération annuelle de 2,50 %, alors que le rendement a été ramené à 1 % pour les livrets ouverts à compter du 1er août dernier.
Les pouvoirs publics ont ainsi délibérément cherché à casser la dynamique d’un produit d’épargne dont la rémunération, décorrélée des taux de marché extrêmement bas, pénalisait les banques françaises. Le gouverneur de la Banque de France, mobilisé sur ce chantier visant à remettre de l’ordre dans la hiérarchie des taux des produits d’épargne, avait plaidé qu’une baisse de la rémunération du PEL devrait contribuer .
Si la collecte du PEL ralentit, il n’en reste pas moins un des placements les plus populaires dans l’Hexagone. Avec un encours de 270 milliards d’euros au deuxième trimestre 2016, il a largement dépassé le Livret A, dont l’encours s’établissait à fin septembre à 258 milliards d’euros.
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