La création d’entreprise séduit un quart des Français, ce qui fait plus de 13 millions d’entrepreneurs potentiels, selon un sondage présenté ce mardi et réalisé pour le Salon des entrepreneurs qui ouvrira ses portes à Paris les 7 et 8 février. Un chiffre impressionnant, mais qui est toutefois en baisse de 5 points par rapport à l’an passé. Et près de 49 % des personnes interrogées par OpinionWay pour l’Union des autoentrepreneurs, Sage et la Fondation Le Roch-Les Mousquetaires, répondent « certainement pas » lorsqu’on les interroge sur l’éventualité d’un projet entrepreneurial.
C’est que l’aversion au risque reste forte, et a même tendance à progresser. La preuve, pour la moitié des futurs entrepreneurs, le cumul avec une autre activité professionnelle s’imposerait. Ils sont même 13 % à indiquer vouloir cumuler plus de deux activités. Une façon de minimiser les risques.
Pour concrétiser leur projet, les personnes interrogées insistent aussi sur le fait d’avoir accès aux mêmes droits sociaux que les salariés (84 %). Aujourd’hui, les écarts de protection sociale entre salariés et indépendants restent importants car le niveau des cotisations est lui aussi très contrasté, les salariés cumulant cotisations salariales et patronales.
La mise en place d’une assurance-chômage pour tous les indépendants est plébiscitée par 78 % des sondés. Mais le financement de cette assurance n’est pas abordé. Cotisation obligatoire, financement par l’impôt, niveau d’indemnisation ? Ces questions sont au cœur de la négociation qui a lieu en ce moment entre partenaires sociaux sur l’avenir de l’assurance-chômage. Un des points les plus délicats est notamment de fixer un fait générateur à l’indemnisation qui soit indépendant de la volonté de l’entrepreneur pour éviter tout effet d’aubaine.
Selon ce sondage, les entrepreneurs potentiels sont aussi demandeurs de davantage de possibilités de s’associer avec d’autres indépendants : 74 % sont favorables à la mise en place d’un partenariat juridique simplifié permettant aux indépendants ou aux microentrepreneurs de s’associer facilement.
« Pour grandir, ces créateurs ont besoin de se rassembler pour créer des synergies et démultiplier leur activité. Les aides à la création ne suffisent plus, il faut aujourd’hui aider nos indépendants à se rencontrer et à s’associer », estime François Hurel, président de l’Union des autoentrepreneurs. Pour 46 % d’entre eux, ces regroupements présentent l’avantage d’augmenter le champ des clients potentiels (46 %), de mutualiser certains frais fixes (43 %), ou encore d’être mieux protégé en cas de difficultés (37 %).
Sondage réalisé par OpinionWay par Internet auprès de 2.051 personnes du 16 au 18 janvier 2018.
©2018 Les Echos – MARIE BELLAN