
Tensions géopolitiques, piratage, cyber-attaques : la sécurité est aujourd’hui une préoccupation pour les États, les entreprises et les personnes. En janvier, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information tirait le signal d’alarme en vue des présidentielles françaises, après des élections américaines sous influence russe. Selon les observateurs, entre 2009 et 2015, le nombre de cyberattaques a crû de 60 % par an. Le paiement sans contact et les objets connectés inquiètent : imaginez que vous perdiez le contrôle de votre carte bancaire, de votre frigo ou… de votre pacemaker.
En Bourse, « la sécurité n’est pas un secteur mais un thème qui regroupe des sociétés de divers horizons : industriel, informatique, technologique, santé, etc. », souligne Hervé Thiard, directeur général de Pictet AM. Le fonds Pictet Security détient, par exemple, du Symantec, du Johnson Controls, du Valeo, du Gemalto ou de l’Eurofins Scientific. Il affiche 1,8 milliard d’euros d’encours et une performance de 160 % en 10 ans, preuve que les investisseurs s’intéressent au sujet. Et ce n’est pas fini ! « Ce n’est pas un phénomène de mode mais une tendance de fond qui s’appuie sur le développement de l’urbanisation, l’innovation technologique et le renforcement de la réglementation », explique le directeur.
Au croisement de l’électronique et de la défense, Thales s’est naturellement positionné sur la cybersécurité, la cryptographie et la sécurité urbaine. Sa division Défense et sécurité a crû de 4,3 % l’an dernier et dégage la meilleure marge du groupe. Et le titre est au plus haut historique. Chez Orange, la cybersécurité, un axe stratégique prioritaire auprès des entreprises, a progressé de 17 %. Le spécialiste de la bio-analyse Eurofins Scientific croît, lui, de 25 % à 30 % par an. Idem pour le leader des terminaux de paiement, Ingenico, dont la croissance interne est proche de 10 % par an. Gemalto, spécialiste de la sécurité numérique, a résisté à des attaques de la NSA américaine et du GCHQ britannique en 2010… Ces belles perspectives se retrouvent dans les performances boursières même si des accidents peuvent survenir. Ce fut le cas pour Ingenico en 2016 tandis que Safran a préféré céder sa division Sécurité pour 3 milliards d’euros.
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