Jusqu’à présent – et depuis 2015 – les banques cherchaient plutôt à débaucher les clients de la concurrence. La stratégie était alors simple : profiter des taux bas pour leur proposer de remplacer leur premier prêt par un nouveau prêt à des conditions plus intéressantes. En 2016, cette approche reste d’actualité : les taux de crédit poursuivent , et le rachat de crédit reste bien sûr un sport national. Les « renégos » ont encore pesé 50 % des nouveaux prêts immobiliers accordés en août. Mais les baisses de taux vont bien finir par s’essouffler, et certains établissements doivent jouer une partition plus subtile.
Reste à savoir si cette nouvelle stratégie va se généraliser. Elle est en effet très coûteuse pour les banques. Comme il s’agit bien d’une révision à la baisse d’un taux déjà consenti, et non du rachat d’un ancien crédit, l’effort consenti par la banque est forcément plus douloureux. En effet, dans le cas d’un rachat, le crédit est consenti à taux faible, mais la banque a pu, elle-même, se refinancer dans de très bonnes conditions. A la différence d’une simple révision, où les revenus d’intérêts diminuent mais où le coût du refinancement n’a lui pas bougé, puisqu’il s’agit du même prêt.
Surtout, proposer au client de réviser son taux est une arme à double tranchant. , remarque un autre bon connaisseur du secteur.
©2016 Les Echos – EDOUARD LEDERER