Plus un proche aidant est intime avec la personne aidée et plus il se sent impliqué, montre une récente étude des ministères sanitaires et sociaux.
Il n’existe pas un, mais des profils d’aidants. C’est ce qui ressort d’une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) – un organisme qui dépend du ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées ; du ministère de la Santé et de la Prévention ; et du ministère de l’Économie et des Finances – rendue publique le 17 mai 2023.
Ce document de 38 pages distingue trois grandes catégories de proches aidants en fonction de l’ampleur de la charge ressentie. Sur les 7,6 millions de Français qui aident, de façon régulière, une personne majeure ou mineure pour des raisons de santé ou de handicap, 1,8 million se disent très impactés (24%), 2,2 millions moyennement impactés (29%) et 3,6 millions peu impactés (47%).
Trois grandes catégories
Parmi les plus impactés, ils sont 42% à avoir le sentiment de manquer de temps pour eux, contre 19% de aidants moyennement impactés et 12% des moins impactés. Les premiers sont 45% à avoir l’impression que l’aide les amène à faire des sacrifices, alors que c’est le cas de 22% des deuxièmes et 15% des troisièmes.
Près d’un tiers (32%) des aidants très impactés estiment que l’aide prodiguée affecte leur santé, soit nettement plus que les moyennement impliqués (13%) et les moins impliqués (6%). La moitié (50%) des aidants de première catégorie ressentent de la fatigue physique, contre respectivement 29% et 12% pour les deuxième et troisième catégories.
Le cas particulier des parents d’enfants malades ou handicapés
Au sein de la catégorie d’aidants les plus impactés, on trouve essentiellement les parents d’enfants malades ou handicapés de moins de 20 ans, ainsi que les conjoints et descendants de personnes ayant de nombreuses limitations, les empêchant d’effectuer les actes essentiels de la vie quotidienne (toilette, habillage…), les tâches ménagères (courses, ménage…) et les soins (visite chez le médecin, prise de médicaments…). L’aide peut alors être quotidienne ou supérieure à 34 heures par semaine.
La catégorie des aidants moyennement impliqués regroupe les conjoints et parents de personnes présentant peu de limitations, mais qu’ils sont seuls à aider. Celle des aidants les moins impliqués est constituée des frères, des sœurs, ainsi que des étudiants et apprentis qui cohabitent avec la personne aidée (généralement en échange d’un faible loyer). Ils apportent le plus souvent une aide d’environ 6 heures par semaine.
Sans surprise, l’étude de la Drees met en exergue le fait que plus le lien affectif et/ou familial est important avec la personne aidée et plus le proche aidant s’implique. Ce phénomène est, logiquement là aussi, accentué si la personne aidée est gravement malade ou sévèrement handicapée.
Source : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2023-05/DD110.pdf