Dans un récent avis, la Haute Autorité de santé s’alarme de la chute des vaccinations durant le confinement. Elle appelle à un rattrapage vaccinal, notamment des nourrissons et des personnes fragiles.
Les vaccinations doivent reprendre sans délai. Tel est le cri d’alarme lancé par la Haute autorité de santé (HAS) dans un avis daté du 4 juin 2020 et relayé trois semaines plus tard sur le site Internet de l’Assurance maladie. Les vaccinations ont, en effet, fortement chuté durant les huit semaines de confinement.
D’après une étude du groupement d’intérêt scientifique (GIS) EPI-Phare, constitué par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Assurance Maladie, 44.000 nourrissons âgés de 3 à 18 mois n’auraient pas été vaccinés contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les méningites à Haemophilus influenzae de type b et l’hépatite B pendant le pic épidémique de coronavirus. Des vaccins pourtant obligatoires chez les bébés nés après le 1er janvier 2018 et qui permettent de lutter contre des maladies potentiellement graves.
Vérification systématique du statut vaccinal
L’étude EPI-Phare, basée sur les demandes de remboursement de vaccins, estime que 90.000 personnes n’ont pas reçu de vaccination anti-HPV, 123.000 pour la rougeole, la rubéole et les oreillons (Ror) et 450.000 pour les rappels de vaccins contre le tétanos destinés aux enfants, adolescents et adultes. « S’ils ne sont pas obligatoires, ces vaccins sont recommandés et restent la meilleure façon d’éviter ces maladies et de protéger les personnes fragiles », souligne l’Assurance maladie.
En conséquence, la HAS recommande aux professionnels de santé – et aux médecins au premier chef – de vérifier, maintenant que le confinement est levé, systématiquement le statut vaccinal de leurs patients lorsqu’ils les reçoivent en consultation. Ils doivent « saisir toute opportunité d’effectuer, le cas échéant, un rattrapage vaccinal », peut-on lire dans l’avis de la HAS du 4 juin.
Report pour les patients potentiellement infectés au Covid-19
Ce rattrapage vaccinal doit concerner en priorité les nourrissons et les populations fragiles pour lesquelles des recommandations particulières figurent au calendrier vaccinal (personnes âgées, avec des maladies chroniques, immunodéprimées, femmes enceintes…). La Haute Autorité rappelle qu’il n’est pas nécessaire de reprendre dès le début un schéma vaccinal interrompu, car les doses déjà administrées comptent. Concrètement, seules les doses manquantes et le premier rappel doivent être administrés.
« La présence d’une infection mineure et/ou d’une fièvre de faible intensité ne doit pas entraîner le report de la vaccination », assure la HAS. Seule exception : compte tenu de la faible connaissance du virus Covid-19, la vaccination doit être reportée si le patient présente des signes de contamination au coronavirus (perte de goût et d’odorat, diarrhée, toux, courbatures, fièvre). Le médecin doit alors prescrire un test.
Prudence en cas de contact avec une personne contaminée
Si le résultat est négatif, le rattrapage vaccinal pourra être entrepris sans attendre. S’il est positif, la reprise de la vaccination pourra débuter une fois que la personne est redevenue « asymptomatique », c’est-à-dire à partir du 8ème jour après le début des symptômes et au moins 48h après la disparition de la fièvre et d’une éventuelle dyspnée (difficulté à respirer).
La prudence s’impose également pour les patients qui ont été en contact avec une personne contaminée ou potentiellement infectée. Le rattrapage vaccinal ne pourra avoir lieu qu’à la fin de la mise en quatorzaine et en l’absence d’apparition de symptômes d’infection au Covid-19.
Source : has-sante.fr