Plusieurs épidémies, comme le SRAS ou plus récemment H1N1, ont produit des ralentissements économiques. Le coronavirus, récemment rebaptisé Covid-19, n’échappera pas à la règle à en croire les dernières prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économique, l’OCDE. Ainsi, alors qu’une croissance économique de 2,9 % était attendue par les analystes de l’organisation internationale pour l’année 2020, cette dernière ne pourrait atteindre que 2,4 %. Et encore, prévient l’OCDE, à la condition que l’épidémie de Covid-19 reste essentiellement cantonnée en Chine et que les foyers européens récemment apparus ne s’étendent pas. Dans cette hypothèse, la prévision de croissance chinoise reculerait de près d’un point pour atterrir sur les 5 %. Les États-Unis pourraient encore espérer une croissance de l’ordre de 1,9 % et l’Europe, déjà atone, verrait ses perspectives de croissance plafonnées à 0,9 %.
En cas de pandémie
Mais ces prévisions ne tiennent que si les effets économiques observés en Chine ne se répètent pas dans les « économies avancées » comme le développement rapide des foyers italiens, allemands et français le laisse craindre. Dans ce scénario « domino », l’OCDE estime que « la croissance mondiale pourrait être amputée de moitié et ramenée à 1,5 % en 2020 ». Aussi l’organisation internationale appelle les gouvernements à agir de concert, et au niveau international, pour « aider le secteur de la santé et le personnel soignant, ainsi que les secteurs durement touchés et leurs travailleurs ». L’organisation internationale souhaite ainsi que les plus vulnérables soient soutenus « grâce au travail flexible et à l’allègement de la charge fiscale et des frais financiers ». La crainte de l’OCDE étant que cette crise sanitaire débouche sur une nouvelle crise économique.
©2020 Les Echos Publishing – Frédéric Dempuré