Les rémunérations des secrétaires et autres techniciens des cabinets médicaux bénéficient d’une augmentation de 5 % en moyenne à la suite à un accord paritaire qui fixe également le salaire minimum des futurs assistants médicaux.
Après 18 mois de négociations, les représentants des principaux syndicats de médecins libéraux (1) et de salariés médicaux (2) ont signé le 27 juin 2019 la nouvelle grille de rémunération pour le personnel des cabinets. Il en ressort une revalorisation de 5 % en moyenne pour les employés des médecins, entrée en vigueur au 1er juillet dernier.
Les praticiens employeurs n’avaient guère le choix. Alors que les cabinets médicaux comptaient 88 560 salariés en 2014, l’effectif est tombé à 85 300 salariés en 2018 et, en l’absence d’augmentation salariale, aurait pu chuter à 85 000 salariés en 2023, selon une étude de l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL). « À l’inverse, si des mesures incitatives venaient […] encourager le recrutement de personnel, la barre des 90 000 emplois pourrait être atteinte à l’horizon 2023 », peut-on lire dans le communiqué paraphé par les partenaires sociaux.
Combattre le risque de manque de main-d’œuvre
On l’aura compris, le coup de pouce financier vise à éviter le risque de manque de main-d’œuvre dans les cabinets. Autre raison de la revalorisation salariale : l’harmonisation des diplômes européens, via la réforme dite « LMD » (licence, master, doctorat), a entraîné une augmentation du niveau de qualification des métiers paramédicaux. Les secrétaires, assistants, techniciens et autres laborantins étant plus diplômés, il apparaît normal que la grille des rémunérations soit revue à la hausse.
En outre, de nouvelles compétences ont fait leur apparition dans les cabinets médicaux, comme les informaticiens, les coordinateurs, les qualiticiens ou les responsables de ressources humaines. Face à toutes ces évolutions, les syndicats de médecins et de salariés ont décidé de refondre la grille de classification.
Une nouvelle grille de classification
Réalisée avec l’aide du cabinet de conseil Geste, elle s’articule désormais autour de cinq filières professionnelles : médicale (médecin, maïeuticien), médico-technique (secrétaire médicale, assistant médico-technique, manipulateur dosimétrie, technicien de laboratoire), paramédicale (aide-soignant, auxiliaire de puériculture, aide médico-psychologique, assistant dentaire, infirmier, masseur-kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste, pédicure-podologue, diététicien…), transversale (comptable, informaticien, physicien médical…) et management (directeur, chef de service, coordinateur de projet…). La nouvelle grille est disponible sur le site ccn-cabinets-medicaux.fr
Parmi, les 16 emplois « repères » de la branche professionnelle ainsi définis, on trouve les futurs assistants médicaux. Instauré par le plan santé 2022 présenté à l’automne 2018 par Emmanuel Macron et destiné notamment à lutter contre les déserts médicaux, ce nouveau métier, situé à mi-chemin entre celui de secrétaire et d’infirmier, vise à alléger la charge de travail des médecins libéraux en les déchargeant des tâches administratives (gestion des rendez-vous, vérification des vaccinations…) et de certains actes simples (prise de la tension, pesée des bébés…). La grille de rémunération prévoit un salaire minimum compris entre 1 642 euros et 1 953 euros bruts par mois. Il est prévu de créer 4 000 postes d’assistants médicaux, dont une partie de la rémunération sera prise en charge par l’Assurance maladie, d’ici 2022.
(1) Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), Fédération des médecins de France (FMF), Syndicat des médecins libéraux (SML), Fédération française des médecins généralistes (MG France).
(2) CFDT Santé-Sociaux, CFTC Santé-Sociaux, CGT Santé et Action sociale, Force Ouvrière, UNSA Santé et Sociaux, Public et Privé.
Source : www.csmf.org