Les spécialistes des matières premières ne sont pas légion à la cote parisienne. Les grands noms du secteur sont généralement à chercher à Londres, place privilégiée des géants de la production minière comme Rio Tinto, BHP Billiton (aussi coté en Australie) et autres Glencore.
Mais Paris compte tout de même un poids lourd, le numéro un mondial de l’acier, également producteur de minerai de fer, ArcelorMittal (26 milliards d’euros de capitalisation boursière), et deux poids moyens, Aperam (ancienne filiale d’ArcelorMittal spécialisée dans les aciers inoxydables) et Eramet (producteur de nickel et de manganèse), qui pèsent tous deux environ 3 milliards d’euros en Bourse.
Précisons enfin qu’on assimile à ce secteur d’autres acteurs bien plus petits, comme le distributeur d’aciers spéciaux Jacquet Metal Service ou le fabricant de papier Sequana.
Guerre commerciale
L’une des particularités de ce secteur, c’est sa volatilité. Un doute sur la croissance mondiale ? Une mine fermée à cause d’une grève ou de pluies diluviennes ? Un signe de faiblesse de la demande chinoise, qui concentre la moitié de la consommation de la plupart des métaux de la planète ? Aussitôt, les cours s’ajustent, parfois brutalement.
Cette année, un nouveau facteur de volatilité est apparu, causé par les velléités protectionnistes du président américain Donald Trump : les prémices d’une guerre commerciale. Le secteur a été directement visé puisque les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis sont désormais taxées.
Régime sec
Pour ces entreprises si sensibles à l’évolution de leur sous-jacent (l’acier pour ArcelorMittal, le nickel pour Eramet…), la seule parade, c’est la compétitivité. Après les excès des années 2000, sur fond de boom économique chinois, le secteur s’est retrouvé au bord du gouffre au milieu des années 2010. Réduction des coûts, suppression du dividende, restriction des investissements… tel a été le régime sec indispensable à leur survie. Et si la plupart paraissent tirées d’affaire (la progression des cours en témoigne), d’autres sont encore en grande difficulté, comme le papetier Sequana, positionné sur un marché en déclin.