En matière de retraites, les réformes sont à l’ordre du jour. En janvier 2019, le nouveau régime unifié Agirc-Arrco verra le jour. Et c’est aussi à cette date qu’entrera en vigueur le malus pour les salariés qui partent dès qu’ils atteignent le taux plein. Les Français en ont-ils bien conscience ?
68 % des salariés se disent mal informés sur la retraite, et 70 % des 35-49 ans. C’est ce que nous apprend une enquête Opinion Way * réalisée pour l’Agirc et l’Arrco.
Selon cette étude, malgré une information plus accessible qu’auparavant et la mise à disposition d’outils de simulation , l’impression de complexité perdure. Il faut dire que sauf pour les spécialistes, l’organisation française des régimes de retraite n’est pas limpide.
43 % des salariés jugent l’accès à l’information trop complexe, même si elle s’améliore pour 38 % d’entre eux. Seuls 17 % la jugent facile d’accès et ont déjà recouru à l’un des services proposés.
Un sentiment qui dissuade les salariés d’aller plus loin. 60 % des personnes interrogées disent qu’elles prépareront leur retraite « le moment venu », contre 39 % qui assurent le faire dès à présent.
«L’idée de complexité qui entoure le système de retraite fait qu’on a tendance à reporter le moment de s’en soucier. Or, les choix qu’on est amené à prendre dans sa vie peuvent avoir une incidence sur ses droits. Les anticiper, c’est permettre de faire ces choix en connaissance de cause, pour ne pas être pris au dépourvu au moment de partir à la retraite », commente François-Xavier Selleret, directeur général de l’Agirc-Arrco.
Le déficit d’information qui rend les Français pessimistes. En fait, plus ils s’intéressent à la préparation de leur retraite, plus ils sont confiants dans le système de répartition… Et inversement. Ainsi, les 50 ans et plus sont 55 % à préparer leur retraite et 54 % se disent certains d’en avoir une. A contrario, 62 % des 35-49 ans ne s’y intéressent pas et 41 % disent n’être pas certains d’en avoir un jour.
Pourtant, une majorité de salariés (56 %) prend en compte la retraite au moment de faire des choix de vie (congés parentaux, passage d’un temps plein à un temps partiel, création d’entreprise, expatriation…). La prise en considération augmente avec l’âge et le statut professionnel : 67 % des 50 ans et plus, et 65 % des cadres et professions intellectuelles supérieures en tiennent compte.
En tout cas, l’idée de repousser l’âge de la retraite ne fait pas l’unanimité. 57 % des Français envisagent de partir dès qu’ils rempliront les conditions requises… Quitte à obtenir une pension moins élevée.
A l’inverse, 41 % sont prêts à travailler plus longtemps pour obtenir une pension d’un montant plus élevé. Le sexe, l’âge et la catégorie socio-professionnelle ne sont pas forcément des critères de partage. Toutefois, la proportion des salariés désireux de partir à l’âge légal est légèrement plus élevée chez les salariés âgés de 50 ans et plus (61 %)
©2017 Les Echos – MARIE-CHRISTINE SONKIN