Résolu à redistribuer du pouvoir d’achat aux actifs, le gouvernement n’a pas oublié les indépendants. En déplacement à Dijon, mardi, le Premier ministre devrait les rassurer sur ce point. A l’instar des salariés du privé, les artisans, commerçants et professions libérales seront compensés pour la hausse de 1,7 point de la CSG qu’ils subiront dès janvier. Cette dernière devra selon nos informations rapporter 22,6 milliards d’euros dans les caisses de la Sécurité sociale en 2018, en comptant tous les actifs, les retraités, les revenus du capital. Pour les seuls indépendants, cela représente une ponction annuelle de 1,9 milliard d’euros.
Comme les salariés du privé, les indépendants seront plus que compensés : ils devraient bénéficier d’un coup de pouce d’environ 100 millions d’euros en année pleine, dès 2019. Les modalités seront un peu différentes de celles des salariés. Ces derniers verront leurs cotisations salariales maladie et chômage baisser de 2,2 points en janvier, puis de 0,95 point à l’automne 2018. Comme les indépendants ne paient pas d’assurance-chômage obligatoire, les réductions de cotisations devraient porter sur la maladie et la famille.
La formule de calcul sera tout autre. Le gouvernement souhaite poursuivre les efforts de l’exécutif précédent en faveur des indépendants ayant de petits revenus. La baisse de cotisations ciblera le bas de l’échelle. Au-dessus de 4.000 euros de revenus, il y aura une compensation, mais pas de gain.
Seuls 25 % des indépendants n’empocheront pas de supplément. Et la catégorie dans son ensemble, soit 2,8 millions d’indépendants actifs, sera gagnante. Le sort des fonctionnaires est plus incertain. Ces derniers subiront une hausse de 3 milliards d’euros de la CSG. Ils bénéficieront probablement d’une suppression de leur cotisation salariale chômage et d’un complément sous forme de prime. Mais le gouvernement ne sera-t-il pas tenté de calculer leur gain de pouvoir d’achat en prenant en compte la revalorisation du point d’indice et de la grille salariale déjà décidée ?
Pour rappel, chez les salariés du privé, la bascule des cotisations vers la CSG doit se traduire par un gain de 260 euros par an pour un SMIC en année pleine, c’est-à-dire à partir de 2019, d’environ 350 euros pour un salaire de 2.000 euros par mois et de 700 euros pour un cadre payé 4.000 euros par mois.
©2017 Les Echos – SOLVEIG GODELUCK