Outre les problèmes d’organisation se pose la question de la rentabilisation de sa maison de famille. Plus ou moins originales, plusieurs possibilités s’offrent à vous.
Louer en meublé saisonnier
Vous pouvez opter pour la location meublée saisonnière ou touristique, à la journée, à la semaine, ou au mois. Le propriétaire est alors soumis à une réglementation beaucoup plus souple que dans le cas d’une location classique, puisqu’il est libre de fixer son loyer.
Plusieurs obligations lui incombent, tout de même. Le logement doit être déclaré auprès de la mairie et une autorisation doit être délivrée par cette dernière pour modifier l’usage du bien en meublé de tourisme (dans toutes les communes de plus de 20.000 habitants ou toute autre ville sur décision du préfet). Si la location est réalisée par l’intermédiaire d’une plate-forme en ligne, celle-ci doit fournir à la municipalité, en janvier, un document indiquant le montant brut des transactions du propriétaire opérées depuis un an. Surtout, la durée de la location ne doit pas dépasser quatre mois par an.
En contrepartie, les loyers saisonniers sont élevés. Pour un appartement de petite taille (studio ou 2-pièces entre 15 et 30 m²), il est de 500 € par semaine en moyenne, selon le courtier Vousfinancer.com. Imaginez donc pour une maison !
Maison de famille devient maison d’hôtes
Pour les plus courageux, il est possible de transformer tout ou partie de son logement en maison d’hôtes.
L’investissement financier peut varier d’un extrême à l’autre. « Pour très peu d’argent, il est possible de transformer une pièce en chambre d’hôtes, du moment qu’elle dispose d’une salle de bains et d’un WC privatifs », indique Fabien Desmaux, responsable Ingénierie-Développement-Qualité des Gîtes de France. Le coût dépendra de la localisation du bien, du niveau des prestations offertes, des services proposés, mais aussi du nombre de chambres.
Vous pouvez, sinon, passer au stade supérieur en aménageant une maison d’hôtes avec cinq chambres (le plafond réglementaire). Dans ce cas, « le montant peut s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros si le propriétaire propose des suites grand confort avec spa et piscine », signale Fabien Desmaux.
Mais ce placement nécessite également un investissement personnel fort. Pour vous alléger la tâche en amont, vous pouvez vous affilier à un réseau national comme Gîtes de France. Un expert vous conseillera dès le début de votre projet jusqu’à la mise sur le marché de votre bien. Vous pourrez profiter, aussi, d’un classement privé en épis (de 1 à 5) qui vous permettra de gagner en visibilité.
Si la réglementation impose de louer une nuitée avec petit déjeuner inclus, votre investissement sera d’autant plus rentable si vous proposez un service de table d’hôtes (repas le soir).
Le cinéma à la maison
Plus ponctuelle, la location de sa maison pour un tournage de film, série ou publicité permet de gagner plusieurs milliers d’euros en une seule journée. Le propriétaire peut espérer être payé « entre 1.000 et 3.000 € pour une journée de tournage, et même au-delà si le bien est vraiment d’exception », explique Arthur Gambier, responsable du département photos et tournages pour la société 20.000 Lieux. Le plus simple est de s’adresser à une agence spécialisée (20.000 Lieux, Répertoire, Mires, etc.), qui vous mettra directement en contact avec les maisons de production. Toutes situées à Paris ou dans la région, elles s’occupent du repérage de logements partout en France, à l’aide d’un photographe. Elles se chargent également de la rédaction du contrat et de l’établissement du dossier.
Pour attirer une production, nul besoin que le logement soit en excellent état, tant qu’il a « un peu de caractère », fait savoir Arthur Gambier. Une surface d’au moins 150 m² est nécessaire. « Parfois, une pièce peut suffire pour un tournage, ajoute-t-il. Le reste de la maison sera occupé par l’équipe de tournage. » Car oui, en contrepartie d’un prix attractif, il faudra accepter plusieurs dizaines de personnes chez soi.
Rénover un bien classé à moindre coût
Si votre maison est classée ou inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, vous pouvez obtenir une subvention pour sa rénovation et son entretien auprès de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). Une fois cette aide reçue – souvent d’un montant minime -, la totalité des travaux peut être déduite des revenus fonciers si le bien est ouvert aux visites.
Quant au label de la Fondation du patrimoine, valable cinq ans, il permet de déduire de son revenu global 50 %, voire 100 %, du montant des travaux (voir tableau ci-dessous).
©2009 Les Echos – Les Echos